Orientation intellectuelle
Qu’est-ce au fond que le post-scriptum ? Un P.S., note ajoutée à la fin d’une lettre, habituellement après la signature, un ajout, comme si, dans le corps même de la lettre, du texte, quelque chose avait été oublié ou plutôt, quelque chose n’y avait pas sa place, et qu’il fallait malgré tout le signaler, l’ajouter… Quelque chose comme un rappel, un message ajouté à la fin, qui ne doit pas être oublié, qui doit se présenter, se montrer, sous le nom de celui qui écrit, qui se rattache à celui-ci, à celle-ci, par l’écriture de deux lettres, P & S. La trace de quelque chose qu’il fallait malgré tout dire, voire même, absolument dire, le plaçant à la fin de l’écrit. Hors-texte et pourtant dans le texte, dès lors qu’il en fait partie, qu’il le termine et qu’étrangement, il s’y taille une place, d’apparence parfois banale, minime et pourtant, significative. L’expression provient du latin postscriptum lui-même, qui vient de postscribere, qui signifie écrire après ou à la suite de. Non seulement la définition du terme lui-même est extrêmement parlante, mais sa fonction aussi, signalée justement par sa définition, dans un cercle de réflexion qui rappelle assurément le cercle de l’écriture, où le début ne se rend jamais à la fin dans une ligne bien droite mais plutôt, toujours dans les circonférences, au sens d’un aller-retour entre le centre et les confins qui l’entourent. Et cet écrire après, formellement où conceptuellement, n’est pas sans rappeler la tâche du littéraire lui-même, celui qui s’intéresse aux textes et les réfléchit dans un mouvement temporel qui est toujours un mouvement de l’après, et dont l’écriture vient elle aussi toujours dans une temporalité d’après la lecture. Celui qui dans les marges de ses lectures écrit des P.S., des notes, celui qui rédige et pense aux textes sous la forme d’un gigantesque post-scriptum, une immense scolie (au sens de note critique) en tant que surgissement de la lecture.
Non seulement, le post-scriptum, en tant que note venant après, marque l’écriture dans une temporalité qui est celle de l’après la lecture, mais il marque aussi l’importance, pour la revue elle-même, d’une pensée, d’une tradition exégétique, qui façonne depuis des siècles la lecture des textes et leurs commentaires. En ce sens, la revue Post-Scriptum s’inscrit elle-même dans une tradition de lecture qui recourt à « l’art d’expliquer », du latin exegetice, -es, emprunté au grec eksếgêsis, « qui expose en détail ». C’est-à-dire qu’elle se veut un espace où l’exercice du commentaire sur les textes, sur le discours, en tant que mode d’apprentissage, est mis de l’avant. Exercice permettant aux chercheurs de tous cycles et de toutes disciplines confondus de penser les textes et les représentations selon ce qu’ils ont fait surgir en eux, pour reprendre le terme de surgissement utilisé plus tôt. Mais il y a plus aussi, dans ce nom. Car le post-scriptum traverse en quelque sorte les langues, dès lors qu’il continue d’être utilisé à l’intérieur de plusieurs d’entre elles, faisant de ses initiales une sorte de point commun qui marque la revue en tant que revue comparatiste, c’est-à-dire qui pense la littérature non pas de manière universelle, mais plutôt, comme espace de réflexion où peuvent s’ouvrir les frontières, ou, où elles peuvent aussi servir la pensée. Autrement dit, l’intertextualité, par-delà les langues.
Chaque numéro, toujours fondé par une problématique précisée dans l’appel à contributions, se veut l’ouverture d’un dialogue, à travers l’écriture, sur cette problématique, sans restriction de corpus, ni de méthodologie. C’est céder la place donc, à partir d’une problématique, aux textes et à leurs commentaires, à l’écriture qui réfléchit les textes. Publiant autant des articles à caractères scientifiques que des textes créatifs, la revue Post-Scriptum se veut un organe de recherche autonome et point d’ancrage intellectuel et communautaire de la vie étudiante du programme de littérature comparée. En ce sens, le fait de ne pas prescrire une méthodologie spécifique permet de faire de Post-Scriptum un lieu de réflexion qui laisse la parole s’écrire, justement, et les textes se dire. Et toujours en ce sens, il s’agit bien d’une revue comparatiste, dès lors que chaque numéro étant créé à partir d’une problématique préalablement fixée, elle permet la lecture des textes en tant que lentilles, c’est-à-dire, à partir desquels il devient possible de penser le mouvement de la pensée littéraire.
Pensée aussi en tant que lieu actif de la vie étudiante de littérature comparée de l’Université de Montréal, la revue permet la mise en place d’un lieu commun et accessible à tous les étudiants, dont les mandats sont les suivants : appuyer les initiatives étudiantes par le biais d’entrevues et de comptes rendus théoriques ouverts à tous et toutes, en plus d’un colloque annuel et d’au moins deux numéros par année ; pallier l’isolement des chercheures et chercheurs des cycles supérieurs ; coordonner un foyer intellectuel émergent ; offrir une structure à base volontaire de nature ouverte et égalitaire aux membres désirant faire partie du projet. Il importe ici de les préciser, puisqu’une posture intellectuelle est toujours reflétée dans sa pratique. Offrant un lieu de publication et par le fait même, d’échanges, la revue Post-Scriptum permet aux étudiants de prendre part activement à celle-ci, leur donnant l’occasion de lire les textes de leurs collègues et de participer à leur rayonnement. Elle est un lieu de résistance à la solitude qui marque la rédaction du mémoire ou de la thèse. Par la section Entretiens, la revue permet d’entrer en contact avec les chercheurs/penseurs/écrivains à qui elle donne voix d’une manière tout autre que par la lecture de leurs textes, donnant accès à d’autres facettes de ceux-ci. La section Comptes rendus offre quant à elle une plateforme des plus actuelle, puisqu’elle s’intéresse à des textes récemment publiés. Quant au colloque annuel, il crée un espace de rassemblement, à tous les printemps, pour les étudiants et professeurs, permettant des échanges qui ne passent pas exclusivement par l’écrit mais aussi par la parole. Espace lors duquel bien des notes, des P.S., sont sans doute tracés…
Protocole de rédaction
Notre revue publie des articles en lien avec une problématique suggérée pour chacun des numéros, de même que des comptes rendus critiques portant sur des publications récentes et des rééditions. Nous acceptons des textes inédits qui font état d’une recherche approfondie et ancrée dans un cadre critique et théorique bien défini. Notre revue étant affiliée au programme de Littérature comparée du département de littératures et de langues du monde de l’Université de Montréal, une approche comparatiste est privilégiée. Il vous est aussi possible de soumettre des propositions d’entretiens, qui seront par la suite réalisés en collaboration avec la personne responsable de cette section au sein de la revue.
Les chercheur(e)s et étudiant(e)s désirant soumettre un article sont prié(e)s de se conformer au protocole éditorial suivant :
- Les articles soumis doivent être rédigés en français ou en anglais.
- Les textes doivent avoir au plus 20 pages à interlignes et demi, justifié à gauche et à droite. Les marges quant à elles doivent avoir 2.5 cm de chaque côté. Utilisez la police Times New Roman, point 12.
- Les références aux citations doivent suivre ces dernières et être insérées entre parenthèses dans le corps du texte pour faciliter la lecture à l’écran. La parenthèse doit ainsi comporter le nom de famille de l’auteur(e), l’année de publication et le numéro de la page. Par exemple : (Butler, 2006 : 36). Les références consécutives liées à un même ouvrage doivent suivre la forme suivante : (Ibid. : 45).
- Les guillemets français (« ») sont utilisés pour les citations et les guillemets anglais pour les citations de second niveau. Les citations de plus de cinq lignes devraient être en retrait, sans guillemets.
- Les autres appels de notes devraient être réservés à des précisions théoriques et se trouver au bas de chaque page.
- Une bibliographie contenant l’ensemble des ouvrages cités devrait se trouver immédiatement à la suite de votre article. Les références doivent se décliner par ordre alphabétique et comme dans l’exemple suivant : FOUCAULT, Michel. Histoire de la sexualité, La volonté de savoir, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 2011 [1976]. Dans le cas des ouvrages d’un même auteur, les références doivent se décliner comme dans l’exemple suivant : FOUCAULT, Michel. Surveiller et punir : naissance de la prison, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1995 [1975], ____. Histoire de la sexualité, La volonté de savoir, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 2011 [1976]
- Le titre de votre article doit se trouver en haut à gauche, en minuscule, en caractère gras, sans italique, sauf si le titre d’un ouvrage y est mentionné. Les sous-titres sont eux aussi en caractère gras.
- Votre texte est anonyme. Dans un second document, indiquez votre nom, le titre de votre article, votre université d’attache, ainsi qu’une courte notice biobibliographique d’au plus 150 mots.
- Enfin, l’auteurE devra joindre à son texte un résumé en français et en anglais d’au plus 300 mots.
Pour les comptes rendus :
- Les textes ne devraient pas dépasser 3 pages et respecter les mêmes normes de présentation que les articles de recherche.
- Le titre du compte rendu doit se trouver en haut à gauche, suivi de la référence complète à l’ouvrage dont il est fait mention.
Pour télécharger le protocole de rédaction : Protocole-de-rédaction-revue-Post-Scriptum
Coordonnées
redaction@post-scriptum.org
comptesrendus@post-scriptum.org
L’équipe
Rédacteur en chef
Renato Rodriguez-Lefebvre (doctorant en littérature comparée, Université de Montréal)
Responsable du comité scientifique
Flora Roussel (doctorante en littérature comparée, Université de Montréal)
Responsable du comité de révision linguistique
Francis Tremblay (doctorant en littérature comparée, Université de Montréal)
Membre du comité de révision linguistique
Tasnîm Tirkawi (étudiante à la maîtrise en littérature comparée, Université de Montréal)
Responsable des communications
Miriam Sbih (doctorante en littérature comparée, Université de Montréal)
Responsable des comptes rendus
Erik Stout (doctorant en littératures de langue française, Université de Montréal)
Responsable des entretiens
Iris Delhoum (doctorante en littérature comparée, Université de Montréal)
Webmestre
Sara Giguère (doctorante en littératures de langue française, Université de Montréal)
Trésorier
François-Xavier Garneau (doctorant en littérature comparée, Université de Montréal)
Comité administratif
Amaryll Chanady (Université de Montréal)
Terry Cochran (Université de Montréal)
Barbara Agnese (Université de Montréal)
Comité scientifique
Martine Delvaux (Université du Québec à Montréal)
Julie Lavigne (Université du Québec à Montréal)
Catherine Mavrikakis (Université de Montréal)
Livia Monnet (Université de Montréal)
Joubert Satyre (Université Guelph)
Marcello Vitali-Rosati (Université de Montréal)